L’importance de lire des classiques

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Ces derniers temps, j’ai lu beaucoup d’auteurs auto-édités. Chacun de ces livres m’a transporté dans de superbes histoires, des univers très originaux avec des personnages hauts en couleurs. Si ces romans m’ont beaucoup plu, j’ai décidé d’enchainer avec Le Comte de Monte-Cristo, de Alexandre Dumas. Je n’avais jamais lu aucun Dumas et, pour le moment, je prends beaucoup de plaisir (et j’en ai encore pour un moment, il y a 1889 pages!). J’ai réfléchi sur tous les livres de la littérature classique que j’ai découverts dans ma vie. Ils ont eu un impact colossal sur ma façon de réfléchir, de concevoir les choses, de créer. Oui, ma création littéraire et mes inspirations proviennent de tous les classiques que j’ai lus. J’admets qu’il y en a beaucoup et je ne donnerai dans cet article que mes exemples les plus marquants. D’ailleurs, je serais curieux de connaitre les vôtres!

Le Seigneur des Anneaux, J.R.R Tolkien – Pour la création d’un univers

Dans un article précédent, j’avais donné ma critique du plus célèbre roman de cet auteur, qui a pavé le chemin de nombreux livres de Fantasy. Ce livre m’a impressionné. L’imagination dont l’auteur a fait preuve pour créer cet univers si complet et si innovant, à l’époque, est incroyable. Si aujourd’hui, la quasi-totalité des romans Fantasy ont pour décor les grandes prairies vertes, les forêts millénaires, les chateaux médiévaux… cela vient de Tolkien! Il n’a pas tout inventé bien sûr. L’auteur s’est beaucoup inspiré de la mythologie celte (les elfes, nains…) pour créer tous ses personnages. Ayant vécu la guerre, il a également récupéré toutes les sensations pour donner de la crédibilité dans les combats qu’il écrit.

Je me suis beaucoup inspiré de lui pour écrire Zilwa. La précision du propos, la magie et l’impression que l’imaginaire n’a pas de limite m’a marqué.

Néanmoins, pour en avoir discuté autour de moi, ce livre ne fait pas l’unanimité. Et je peux le comprendre. J’ai moi-même dû le lire à deux reprises, n’ayant pas réussi la première fois. Pourquoi? Il y a énormément de descriptions et il faut s’accrocher pour lire des pages et des pages sans que rien ne se passe vraiment. Personnellement, je suis assez friand des pages descriptives. Cela m’aide à me plonger de meilleure manière dans le roman. La première fois que j’ai lu, j’étais bien plus jeune. C’est avec la maturité que j’ai pu apprécié la plume de Tolkien.

1984, George Orwell – Pour réfléchir sur la société

Je crois que c’est mon dernier coup de coeur littéraire et j’en avais même fait une lecture comparée avec le livre 2084, de l’auteur contemporain Boualem Sansal. Je l’ai lu il n’y a pas si longtemps et… quelle claque! Pour ceux qui ne connaissent pas, 1984 raconte l’histoire de Winston, homme vivant dans une société dirigée par Big Brother, une figure quasi-mystique qui contrôle toute la population. Dans ce célèbre roman, Orwell pose les principes de la dictature. Ce qui m’a frappé est l’aspect prophétique de l’histoire. Il faut savoir que, bien que ce roman fut écrit en 1949, il reste d’une actualité déconcertante. Toute la théorie du régime de Big Brother repose sur trois principes:

“La guerre c’est la paix”: En maintenant son pays en état de guerre, toute la population se rallie au pouvoir en place pour être protégée. Par ailleurs, toutes les décisions extrêmement sévères du gouvernement ont comme justification “le temps de guerre”. La population comprend donc et ne se révolte pas.

“La liberté c’est l’esclavage”: en étant dans une soumission totale au régime, tant par le travail que la pensée, on est libre. D’ailleurs, la classe sociale la plus basse de la société est celle qui a le moins de contraintes car elle n’est composée que d’esclaves.

“L’ignorance c’est la force”: Moins on en sait, mieux le régime se porte. D’ailleurs, Big Brother réécrit l’Histoire régulièrement pour se mettre en valeur. Un lavage de cerveau provenant de tous les fonctionnaires du parti sur la population permet l’adhésion aux changements réguliers de l’histoire du pays. Si on connaissait la vérité, la révolte aurait lieu. En adaptant l’Histoire à ses besoins, Big Brother s’assure la cohésion sociale.

Cette réflexion sur la société et ses évolutions m’a donné envie d’écrire aussi, à mon échelle, sur ce que je voyais, ce qui m’inquiétait. C’est pour cela que, dans mon roman, vous trouverez beaucoup d’allusions à la place de la femme, de la religion…

L’Assommoir, Émile Zola – Pour décrire le commun

Un des livres qui m’a le plus époustouflé, comme vous pourrez le lire ici. Je vous préviens tout de suite: ce n’est pas le livre le plus joyeux de Zola. Il faut dire que l’auteur n’est pas connu pour ses roman “feel good” et si l’Assommoir devait rentrer dans une catégorie, ce serait “feel bad”!

L’histoire est celle de Gervaise, jeune provinciale boiteuse arrivant à Paris avec son amant et ses deux enfants. Suite aux infidélités de son conjoint, elle se retrouve seule. Elle travaille d’arrache-pied malgré son handicap et entretient le rêve d’ouvrir une blanchisserie dans le quartier de la goutte d’or. Elle trouve un nouveau mari et des projets se concrétisent. Malheureusement, le destin ne sera pas clément et mettra Gervaise à l’épreuve.

Si l’histoire m’a beaucoup marqué, j’ai adoré notamment la minutie avec laquelle Zola décrit tous les éléments de décor, les personnages, les odeurs… Avec la plus grande justesse. Quand on lit son oeuvre, on a l’impression de regarder un tableau vivant. Avec beaucoup d’humilité et à ma petite échelle, j’ai essayé d’utiliser les mêmes procédés de description: des phrases assez courtes avec un vocabulaire précis. Tout est une histoire de justesse chez Zola. On ne tombe pas dans les descriptions infinies, comme chez Proust (d’ailleurs lui-seul peut se permettre de faire ça: une phrase qui commence sur une page et finit sur celle d’après). C’est assez accessible pour le lecteur et cela donne un beau relief au récit.

Je pourrais citer tellement d’autres ouvrages… Mais je vais m’arrêter-là car ce sont vraiment les trois livres qui m’ont le plus marqué.

Et vous? Quels sont les chefs d’oeuvre de la littérature classique qui vous ont le plus impressionné? Inspiré?

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