L’Assommoir, Emile Zola

Le chef d’oeuvre du maître du réalisme… qui n’a rien d’assommant! C’est peut être mon livre préféré et celui qui m’a donné l’envie d’écrire ! Il s’agit de l’un des plus célèbres romans de la série familiale Les Rougon-Macquart. Composée de vingt livres, Zola, en tant que « Réaliste », y a souhaité étudier l’impact de la généalogie et de la société sur le développement des individus.

“On a beau n’être pas envieux, on rage toujours quand les autres chaussent vos souliers et vous écrasent.”

L’Assommoir suit Gervaise Macquart, jeune femme quittant sa ville provinciale de Plassans pour vivre à Paris avec son mari et ses deux enfants. Boiteuse de naissance et alcoolique à cause de sa mère qui, dès son plus jeune âge, la soumettait à un régime d’anisette, elle trime pour ramener de quoi vivre à sa famille. Son mari, ne supportant plus la vie de misère dans laquelle il vit, décide de partir pour une femme plus aisée. Elle finira par se remarier à un honnête ouvrier. Gervaise nourrit alors le rêve d’ouvrir une blanchisserie dans le quartier de la Goutte d’Or à Paris et économise. Ses rêves partent en fumée quand son nouveau mari, suite à un accident, ne peut plus travailler. Grâce à l’aide d’un voisin, amoureux de Gervaise, elle parvient à obtenir assez d’argent pour ouvrir sa blanchisserie. Si tout semble aller pour le mieux désormais, les choses vont se gâter… vraiment.

“Elle voulait vivre en honnête femme, parce que l’honnêteté est la moitié du bonheur.”

Dans la plus pure tradition « Zolaienne », les descriptions du livre sont incroyables, des lavoirs où elle lave son linge, aux odeurs de produits chimiques de sa boutique… On s’y croirait! D’ailleurs, ce Paris, vu sous sa forme la plus objective, sans idéaliser, est présente aussi chez Victor Hugo, dans Notre Dame de Paris. Mais ce que je préfère est que, même si, au milieu du livre, tout semble aller pour le mieux, on sait que cela ne durera pas, et notamment avec le vrai ennemi du roman : l’alcool. L’Assommoir est en fait le nom d’un troquet dans lequel les ouvriers viennent boire de l’eau de vie. C’est en buvant que les parisiens éprouvent de la joie, sortent d’un quotidien difficile. Si, au départ, Gervaise se refuse d’y aller, son passé alcoolique resurgira à cause de son mari et la fera replonger, décimant sur son passage toutes ses économies. C’est d’ailleurs à partir du moment où elle se met à boire que l’histoire part dans la tragédie. Coupeau, son mari, avait déjà cédé aux sirènes de l’Assommoir, suite à un accident qui l’empêchât de travailler. Son comportement envers Gervaise changea au fur et à mesure, jusqu’à devenir insupportable. L’héroïne de l’histoire supporta tant bien que mal la déchéance de son mari, se focalisant sur sa blanchisserie. Cependant, les problèmes s’accumulant, elle aussi cèdera…

Le couple finira dans les pires dispositions. La fin du roman est d’ailleurs un vrai coup de poing dans la figure. Zola n’y va pas de main morte. Ce triste destin marquera aussi ses enfants qui, dans chaque livre qui leur sera consacré, finiront mal : Etienne dans Germinal, Claude dans L’Œuvre, Jacques dans La Bête Humaine et Anna dans Nana.

Un livre, ou plutôt un chef d’oeuvre, qui, contrairement à l’alcool, est à consommer sans modération !

L’Assommoir, Emile Zola
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