Lors de ma séance de dédicace, je me suis posé la question suivante: qui sont mes lecteurs? D’où viennent-ils? Car beaucoup de personnes ayant acheté Zilwa ce jour-là ne me connaissaient pas du tout, ni par les réseaux sociaux, ni par les relations/amis qui les ont convaincues de venir, ni par le bouche à oreille. Elles se sont présentées à moi parce que j’avais distribué des flyers dans les magasins aux alentours et que j’avais rendu ma table attractive grâce au roll-up, aux livres, aux marque-pages… Le tout très coloré, comme vous le savez :).
Et j’ai eu une révélation: Bookstagram (l’instagram des amoureux des livres) a aussi ses limites! C’est vrai qu’en tant qu’auteurs nous rencontrons de supers personnes, des chroniqueurs géniaux et passionnés… Mais nous avons tous un point commun sur la “bookstagramsphere”: nous sommes passionnés par les livres.
Alors que faire des autres? Vous savez, ceux qui aiment lire mais qui ne suivent pas d’influencers littéraires, qui orientent leurs choix de lectures par d’autres moyens que les réseaux. Eux aussi sont des prospects pour nous, auteurs! Ma femme, par exemple, est une bonne lectrice qui a toujours un livre en cours. Elle ne suit pour autant aucun chroniqueur sur Instagram.
Autre exemple, Jupiter Phaeton, l’auteure indépendante bien connue des autres indés, a un total d’abonnés Instagram de 3500 environ. Elle vend un peu plus de 8000 livres par mois. Alors admettons que chacun de ses abonnés achète tous les mois un livre (ce qui est impossible, mais bon), d’où viennent les 4500 autres?
Avec tout ce que j’ai vu, entendu et compris, je vais essayer d’apporter quelques éléments de réponses sur comment atteindre de nouveaux cercles de lecteurs, hors des passionnés de livres.
Faire un Blog
Je pense que faire un blog permet de toucher d’autres personnes, qui ne sont pas nécessairement à l’aise avec les réseaux sociaux mais qui, cependant, sont friands d’articles. Je connais même certains bloggers qui ont très peu d’abonnés sur Instagram mais sont suivis par des centaines de personnes qui, si on le paramètre, reçoivent une newsletter dès qu’un article est publié. Cela donne une portée interessante non? Aussi, vous serez d’accord avec moi, sur Instagram il faut publier du beau, des photos bien soignées et qui tapent à l’oeil. Et, peut-être malheureusement pour nous auteur, c’est parfois la qualité de la photo, la lumière, l’angle… qui prime sur le contenu ou la chronique mise en légende. Plusieurs fois, quand on chroniquait Zilwa, j’ai vu des commentaires comme: “trop belle photo!”, “tu as vraiment du talent pour les photos”… Alors, oui, la couverture est bien mise en avant (et pour mon livre, comme c’est très coloré, cela ressort bien) mais qu’en est-il du contenu et de la critique du chroniqueur?
Le blog résout ce problème car, dans ce cas-là, on est intéressé exclusivement par le texte. On veut lire des articles, pas regarder des photos. Je pense que, quand on essaie de vendre un livre, c’est très important de pouvoir en faire de vrais articles, pas simplement une légende de post.
Il y a beaucoup d’outils pour faire un blog (wordpress, wix…). C’est possible de le faire seul mais cela prend énormément de temps pour un résultat assez basique.
Dans mon cas, j’ai utilisé l’aide d’un développeur web (en l’occurence ma femme :)) pour avoir une bonne interface et un bon référencement. D’ailleurs, je peux vous conseiller ses services car elle vient aussi de refaire le blog de Jupiter Phaeton qui est maintenant canon! Allez faire un tour sur le site de Yohanna Laroque si vous souhaitez créer/améliorer votre blog, votre site web… et gagner en visibilité!
Avoir un Site Web
Le but, à mon sens, est le même pour un site web que pour un blog: parler plus en détail de son livre. La différence entre les deux est qu’un blog permettra de parler plus de soi, de faire des billets d’humeur, des analyses… Un site web est une plateforme commerciale, où on ne parlera que de son produit: son livre. Un bon site doit avoir une biographie de l’auteur, une section sur les articles qui sont parus sur lui ou le livre, une bibliographie et, bien sûr, une page pour acheter les livres directement.
Ce dernier point, pour moi, est important. Certaines personnes sont très réfractaires à Amazon pour telle ou telle raison et donc à la plateforme avec laquelle un auteur indépendant fait la plus grosse partie de son chiffre! Donc proposer une alternative à Amazon, par laquelle un lecteur peut acheter le livre, ne me semble pas dénué de sens, au contraire!
Pareil, si vous cherchez quelqu’un pour créer un site canon, Yohanna est à votre écoute!
Démarcher les librairies
Quel auteur ne rêve pas de voir son livre dans les étagères d’un libraire… Et bien c’est possible! Au départ je n’osais pas car je lisais beaucoup de commentaires sur le fait que les papetiers et autres commerçants vendant des livres étaient tellement contre Amazon qu’ils ne prenaient pas les auto-édités.
Bon… ben… C’est faux.
Alors oui, certains vont peut-être vous dire non mais ils ne représentent pas la majorité! À partir du moment où c’est vous qui le livrez et qu’il n’a pas à le commander lui-même sur Amazon, cela passe tout de suite bien mieux. Pour ma part, mon livre est déjà référencé dans deux librairies et franchement je n’ai pas lutté pour y être. En gros, ils me prennent 30% sur mon chiffre d’affaires, le reste c’est pour moi. De plus, en ce moment, j’attends aussi le retour d’un gros poisson… Plus d’informations bientôt!
Être disponible dans les librairies est un bon levier pour toucher une nouvelle clientèle, adepte de l’expérience sensorielle lors de l’achat du livre (la texture, l’odeur du papier dans le magasin…) et qui n’achète pas en ligne. Et cela représente beaucoup de monde!
C’est vrai qu’en ce moment, à cause du virus, il y a moins de clients mais, quand tout redeviendra normal, vous serez bien content! De plus, la librairie organisera avec plaisir une séance de dédicace pour vous (si c’est dans sa politique) et cela peut vous faire un bon coup de boost sur vos ventes!
Démarcher les écoles
(Si vous êtes auteur de livres violents, érotiques, et autres styles pour public averti, vous pouvez sauter ce passage ;))
Et bien oui, les écoles fallait y penser! Je fais le malin mais j’avoue que ce n’est pas le levier de lecteurs auquel j’ai songé en premier…
En fait, cela dépend de ce que vous écrivez. Pour ma part, Zilwa est un livre de l’imaginaire qui peut tout à fait être lu par un public adolescent (on appelle ça Young Adult dans l’édition, même si je n’aime pas les catégories). Et où trouve-t-on les ados? Et oui… au collège ou au lycée. Pour cela, il faut carrément jouer la carte “locale”. J’ai donc démarché les directeurs des collèges/lycées des Alpes Maritimes (pas tous mais c’est le but) et trois d’entre-eux (dont celui de mon ancienne école) m’ont déjà répondu par la positive! Le but est d’aller parler aux élèves, leur présenter le livre et, peut-être gagner l’intérêt de certains d’eux. Dans l’idéal, mon livre serait inscrit dans la bibliothèque de chaque école et, en poussant un peu, même entrerait dans un programme de lecture. Et si j’y arrive, cela peut générer un tout nouveau lectorat bien dans la cible!
Parlez-en autour de vous à la moindre occasion!
Vous avez écrit un livre les gars! C’est génial! Et faut le dire au maximum de personnes! Alors, pas besoin de les bassiner toutes les cinq minutes avec votre livre mais il faut trouver un moyen pour que chaque personne à qui vous parlez soient au courant de vos projets littéraires.
C’est important pas nécessairement pour leur faire acheter à eux, mais pour ce qui peux en découler. Plusieurs scénarios:
- Bien évidemment, la personne vous l’achète et ça vous fait une vente
- La personne ne vous l’achète pas mais en parle autour d’elle (“ah tu sais le fils/le pote/le frère/… de machin a écrit un livre, tu te rends compte?”. Et bien, vous mettez un pied dans un nouveau cercle. Je parle d’expérience! Lors de ma séance de dédicace, un couple est venu me voir en me disant qu’ils avaient entendu parler de moi par ma prof d’économie en seconde qui avait vu sur Facebook que j’avais écrit un livre. Fou, non?
- La personne vous donne des contacts utiles pour vous aider: “ah mais je connais super bien quelqu’un aux achats à la FNAC, je te donne son numéro et appelle-la de ma part.”. Vécu aussi… 🙂
- La personne ne vous achètera rien et n’en parlera à personne.
Voila les quatre cas de figure que je vois. Donc, vous pouvez constater qu’au pire des cas, vous ne vendez pas. Au meilleur des cas, un univers de possible s’ouvre à vous.
Il faut se rendre compte de quelque chose: en écrivant un livre, vous devenez une entreprise qui doit le vendre. Il faut que vous mettiez votre casquette de commercial pour convaincre les lecteurs d’acheter votre produit. C’est super important. Il ne faut pas tomber dans un excès inutile d’humilité. Ce n’est pas une histoire d’égo ou de vantardise ici (mon livre est trop bien, je suis le meilleur auteur… qui ne sont pas de bons arguments d’ailleurs), c’est une histoire de se vendre. Vous avez travaillé sur votre projet littéraire durant des mois, vous y avez mis votre âme, vous en êtes fiers (normalement)… ET BIEN MONTREZ-LE!
Voila! Ce n’est pas une liste exhaustive et je ne pars pas du principe que je possède la clé du succès mais je suis convaincu qu’il faut tenter le maximum de choses pour obtenir un résultat à la hauteur de nos espoirs.
Avez-vous d’autres idées de diversification de lectorat? Je suis preneur et attends vos commentaires!
Un commentaire sur « Diversifier le lectorat – aller plus loin que Instagram »
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