Comme beaucoup d’entre-vous, l’écriture n’est, à ce jour, pas mon activité professionnelle principale. Je travaille dans les médias, j’ai une équipe à manager, des objectifs à atteindre… Bref, un boulot qui me prend énormément de temps.
Pourtant, en moins d’un an et demi, j’ai réussi à sortir trois livres (je triche: le 3e est actuellement en beta-lecture, mais il sort très bientôt). Je ne crains pas de dire que j’en suis assez fier. Les auteur.e.s qui liront ce billet seront d’accord avec moi: écrire un livre, c’est un sacré boulot! Et encore plus quand on s’auto-édite comme moi. Cela a demandé beaucoup d’organisation pour y arriver.
Vous avez été un certain nombre à me demander comment je m’y étais pris pour écrire aussi vite mes romans. À travers cet article de blog, je vais tenter d’être le plus précis possible et de vous donner tous les détails de mon organisation. Ce système ne conviendra peut-être pas à tout le monde, c’est vrai, mais j’espère apporter quelques pistes à toutes celles et tous ceux qui se demandent comment libérer du temps pour leur passion. Nous avons tous des contraintes, un job, une vie de famille, une vie sociale… qui peuvent nous empêcher de mener à bien des projets personnels comme l’écriture dans mon cas.
Je peux vous garantir qu’avec une bonne organisation, vous arriverez à tout rentrer dans votre emploi du temps.
Si je me qualifie comme auteur “architecte” (qui prévoit tout son roman avant de débuter l’écriture), mon organisation marchera aussi pour les jardiniers qui, eux, foncent direct dans la rédaction et avisent au cours de celle-ci.
Le travail préliminaire
C’est une phase que je trouve excitante: celle où on découvre petit à petit ce qui deviendra notre univers romanesque. Pour ce travail, je prends un cahier que je divise en deux.
- Au début du cahier, j’écris tout ce qui concerne l’environnement dans lequel évolueront les personnages. C’est ici où je note tout ce qu’il faut savoir sur le lieu de l’action: est-ce une ville, une île…? Comment est organisé l’espace? Qu’est-ce qui pousse comme végétaux? Quelle est la météo? Y a-t-il des animaux? Quelle langue parle-t-on? Quelles sont les coutumes? Y a-t-il des règles spéciales? Quel est le système politique (un royaume? une dictature? un clan?…)?… Il faut être le plus exhaustif possible afin que vous puissiez complètement vous projeter (et surtout projeter le lecteur) dans vos descriptions.
- À la fin du cahier, je fais une fiche personnage par page. Sur chacune, j’indique: le nom, son apparence physique, son style vestimentaire, ses qualités, ses défauts, ses peurs, ses ambitions, son arbre généalogique… Bref, tous les moindres aspects qui peuvent avoir un impact sur la création du personnage.
Plus vous en mettez, mieux ce sera. Même si, au final, vous ne vous servez pas de tout, au moins vous aurez de la matière pour créer des personnages et des lieux plus vrais que nature.
Ce travail préliminaire, je le fais le week-end. Une journée entière me suffit pour caler mon univers et mes personnages. Si c’est trop dense, donne-toi deux demies journées: une pour l’environnement, l’autre pour les protagonistes.
Les jardiniers passeront peut-être moins de temps sur cette phase mais, pour un architecte comme moi, elle est absolument primordiale. Par ailleurs, dans l’exercice d’un thriller ou d’un polar, je pense qu’il est impossible de se passer de cette étape. Il y a tellement de liens entre les personnages ou les lieux que c’est impossible de tout faire de tête, au fil de l’eau. Après, pour tous les auteurs de ces genres, si vous y arrivez, je vous tire mon chapeau!
La trame
Pour aller plus vite lors de la rédaction du premier jet, j’écris au préalable une trame. En gros, je vais taper une page par “chapitre” avec l’histoire. Je ne m’appliquerai pas: le style sera pourri, il y aura plein de répétitions, de fautes typographiques… Mais c’est pas important. Cette étape est nécessaire pour moi parce qu’à la fin de celle-ci, tu auras une vue d’ensemble de ton histoire. Tu en connaitras tous les éléments: le début, l’intrigue, les gentils, les méchants, les cliffhangers… Bref, tous les aspects de l’histoire qui te permettront de commencer la rédaction du premier jet sans te poser de question. Cette phase est d’autant plus utile que, lorsque justement tu débutes l’écriture du roman, tu te rendras facilement compte des incohérences et tu pourras songer à de nouveaux éléments à incorporer pour pimenter ton histoire. Et oui! Comme tu connais déjà toute l’histoire, tu pourras ajouter des choses en toute cohérence avec le reste du récit!
Pour mon organisation, du lundi au vendredi, je me lève une heure et demie plus tôt, tous les matins, puis je me couche une heure plus tard, le soir. Cela me fait un temps d’écriture effectif de 2h30 par jour. Le week-end, j’essaie de garder ce rythme (même si c’est plus difficile, à cause des raisons que j’ai énoncées dans mon introduction).
Le premier jet
Une fois ma trame rédigée, je laisse infuser quelques jours. Même à l’état de repos, notre esprit continue de travailler. J’avais d’ailleurs rédigé, pendant mes études, un rapport sur l’innovation de rupture et plusieurs thèses indiquent que les meilleurs idées arrivent quand nous sommes relaxés, hors du cadre du travail. Je prends donc 3 ou 4 jours avant de recommencer à taper.
Comme ma trame est déjà divisée en chapitres, mon objectif sera de: 1 chapitre rédigé par jour. Je ne fonctionne pas en heures pour ce travail-là. Pourtant, je garde mon rythme de 2h30 d’écriture par jour. Je peux vous garantir qu’en étant bien concentré, cela fonctionne! Vous imprimer votre trame, vous la posez à côté de vous et vous écrivez avec toute l’attention nécessaire le premier jet de votre futur roman.
La relecture et la correction
Si vous avez bien respecté l’étape d’avant, vous avez mis un mois pour rédiger votre premier jet! Félicitations!
Mais maintenant, vient le temps de la relecture. Comme il faut beaucoup de concentration, je garde les dispositions des étapes d’avant pour relire le manuscrit (le matin et le soir). En 4 jours, vous aurez relevé des fautes, des incohérences…Avant d’envoyer aux beta-lecteurs!
Car, oui, j’ai oublié de vous dire une chose: profitez de vos pauses pour être productif et chercher vos beta-lecteurs ou correcteurs! Envoyez des mails pendant la journée pour vous avancer le travail et savoir à qui vous enverrez vos manuscrits, dès la fin de votre relecture!
Pendant que vos beta-lecteurs lisent, vous devez rentrer en contact avec votre graphiste pour faire la couverture (si vous êtes en auto-édition). Le “temps libre” que vous avez entre l’envoi des manuscrits et la publication doit servir à mettre au point la couverture et la quatrième de couverture.
Dans mon cas, entre les retours des beta-lecteurs et la confection de la couverture, il me faut 1 mois avant de pouvoir publier.
Bilan
En ajoutant ces trois phases, nous nous situons autour de 3,5 mois environ entre la rédaction des premières idées jusqu’à la publication. Attention, comme énoncé dans le titre de ce blog, cette organisation est valable quand on ne peut pas travailler les jours de semaine. Si je le pouvais, tous ces délais pourraient être réduits.
C’est à date mon organisation… Et pour moi, elle marche plutôt bien! Bien sûr, pour que tout se déroule dans les meilleures conditions, il faut cacher son téléphone portable! On est tellement attirés par nos écrans qu’on a moyen de perdre beaucoup de productivité. Cette organisation nécessite de la concentration et il faut enlever tous les parasites!
Si tu en as une, n’hésite pas à la partager! Toujours curieux de savoir comment font les autres!